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Drapeau : Frogier prend la main !

Nul doute que la proposition Frogier restera une étape marquante dans la quête de nos signes identitaires ! On peut aimer ou pas le député Frogier, on peut ou pas être d’accord avec sa proposition mais il faut reconnaître une chose : ce qu’il propose a pour avantage de relancer un débat qui piétinait depuis trop longtemps.
Bien sûr, M. Frogier et le Rassemblement UMP brillaient par leur méfiance vis-à-vis de ce dossier, ce qui leur donne une grande part de responsabilité dans sa stagnation. Face à cela, tous les partis indépendantistes se sont cantonnés dans une position d’attente, forts de leur proposition du drapeau FLNKS et du nom « Kanaky ». Seuls Harold Martin et Déwé Gorodey, occupant alors les fonctions de Président et de Vice-présidente du gouvernement calédonien, ont pris une initiative en créant en 2008 le Comité de Pilotage des Signes Identitaires qui a respecté son contrat, aboutissant à des propositions sur les trois premiers signes, devise, hymne et graphisme des billets de banque. Depuis, le processus s’est « endormi » faute d’éléments moteurs et pour cause d’élections provinciales et conséquences…
Quelles qu’en soient les causes, le processus était donc grippé, ce qui était de mauvais augure à quatre ans d’une possible fin de l’Accord de Nouméa, une période où les deux camps ne manqueront pas de réaffirmer leurs positions sur l’avenir institutionnel du pays, une période où la recherche d’un consensus deviendra plus « compliquée »…
Que penser de la proposition du député sur le fond ? En fait, il y avait deux scénarios possibles. Le premier consistait en une recherche d’un drapeau au symbolisme original capable de satisfaire le plus grand nombre. L’exercice était possible, à condition notamment de se donner du temps, un temps que nous n’avons pas su – collectivement – exploiter, les initiatives étant restées depuis 1998, anecdotiques et pas relayées. Seules les initiatives de M. Pierre Gay, vexillologue suisse et du parti politique Calédonie Mon Pays de Jean-Raymond Postic sont à relever sur toute cette période. Leur projet était alors de promouvoir une démarche populaire, même si la décision en la matière revient au congrès comme le prévoit la Loi Organique.
Le deuxième scénario consistait à s’inscrire dans la méthode qui a permis la conclusion des Accords de Matignon et de Nouméa, à savoir la définition d’un accord sur la base de concessions réciproques. A l’évidence, M. Frogier a fait ce choix en faisant un pas, en acceptant la proposition de ceux « d’en face » et en leur demandant de la rendre plus acceptable pour les non-indépendantistes.
On est en droit de discuter ce choix mais reconnaissons à M. Frogier la légitimité d’une initiative dans un contexte qui était devenu désertique ! Par ailleurs, le député Frogier a sans doute permis, par sa proposition, de lever une hypothèque : celle de la majorité des 3/5èmes nécessaires à l’adoption au congrès de la loi de pays correspondante.
Voilà en tout cas une initiative qui nous entrouvre une porte sur l’avenir, même si certains d’entre-nous espéraient une autre démarche… Il y a le rêve et la réalité !

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Les signes dans les institutions : discussions...

Aux dernières nouvelles, la commission interne du congrès chargée des signes identitaires n'a pas réussi à arrêter sa position à l'issue de sa première réunion. Rappelons que cette commission est composée d'élus représentatifs de la diversité politique du congrès et chargée d'étudier la loi de pays qui rendra officiels les trois premiers signes identitaires de notre pays.
La principale pierre d'achoppement fût l'hymne que certains, à « gauche » mais surtout à « droite », ne jugent pas à la hauteur, sans donner d'ailleurs plus de détails sur la « hauteur » qu'ils souhaiteraient atteindre, ni sur les moyens pour y parvenir !
Il était naïf de croire que nous allions faire l'économie d'un débat et à vrai dire, il est plutôt salutaire – surtout en Calédonie – que ces questions soient discutées pour rendre possible une large adhésion.
Discussion d'accord, mais il serait injustifiable qu'à ce stade du processus, on aboutisse à un blocage. Pour quelles raisons ?
La première, c'est que les propositions de signes sont issues d'un concours ouvert à tous , ce qui signifie que les partis politiques avaient toute latitude pour mobiliser leurs créateurs et produire des propositions conformes à leurs préférences symboliques. De fait, ils ont brillé par leur absence de propositions !
La deuxième raison, c'est que les principales formations politiques du congrès avaient des représentants au sein du Comité de pilotage qui a pré-sélectionné les propositions maintenant étudiées par les élus. Et leurs représentants se sont joints à tous les autres pour créer une belle unanimité autour des projets lauréats ! 
Ce décalage entre les positions des représentants d'un même parti fait plutôt désordre… A moins que nous ayons-là l'expression d'une obscure stratégie politicienne visant encore à retarder l'application de l'Accord de Nouméa. Cela expliquerait pourquoi les détracteurs n'ont jusqu'à présent fait aucune proposition sérieuse, soit pour améliorer le projet d'hymne existant, soit pour une nouvelle méthode permettant d'en inventer un nouveau… Par ailleurs, il est bien plus facile de jouer le censeur plutôt que d'être compositeur ! 
Mais peut être assistons-nous simplement aux réactions de ceux qui ont le plus de mal à s'inscrire dans l'esprit de l'Accord de Nouméa…
Courage mesdames et messieurs ! Concrétiser un destin commun, c'est accepter de ne pas obtenir tout ce que l'on veut, autrement dit c'est savoir faire des compromis !
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Une seule méthode : la recherche du consensus

Les signes identitaires font débat ? Hé bien, débattons ! Mais gardons à l'esprit que le but de la discussion n'est pas d'imposer son point de vue mais de parvenir à définir des signes, des symboles capables d'obtenir l'adhésion d'une majorité de Calédoniens. L'exercice n'est pas facile car cela signifie qu'à un moment donné, il faut savoir aller au-delà de ses goûts et convictions personnels pour rechercher ce qui va rassembler.
Les réactions entendues après la présentation du projet d'hymne sélectionné par le Comité de pilotage des signes identitaires donnent une bonne illustration du problème. « Je ne m'y retrouve pas », « il est trop… Il n'est pas assez… » ou tout simplement « je n'aime pas », des réactions que les citoyens sont libres d'avoir mais qui ne permettent pas nécessairement d'apporter une solution à ce défi collectif qu'est la définition des signes qui représenteront notre société. On imagine qu'il doit y avoir autant d'avis qu'il y a de citoyens et que parvenir à en faire la synthèse relève de l'impossible ! La seule alternative, c'est que chaque citoyen ne soit pas trop personnel, trop radical dans ses attentes et soit aussi à l'écoute de ce que pensent les autres. Au fait ? Ce n'est pas ça rechercher le consensus ?
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