« UN HYMNE, ÇA EXPRIME UN DÉSIR »

2009 – Libération

Daniel Lefeuvre est professeur d'histoire économique et sociale à Paris-8. Il a écrit Faut-il avoir honte de l'identité nationale ? (avec Michel Renard, Larousse).

Organiser un débat sur l'identité nationale a-t-il un sens aujourd'hui ?
Oui. Parce que le débat existe de fait dans la société : les candidats présents au second tour de la présidentielle ont d'ailleurs fait référence, à leur manière, à l'identité nationale. Soit on se contente d'un débat rampant qui peut vite devenir nauséeux, soit on opte pour un débat public développé sur des bases saines.

Mais l'identité nationale peut-elle se décréter, se laisser définir ?
L'identité nationale, c'est une construction historique, et comme toute construction, elle a un côté artificiel. Mais dans l'histoire, il n'y a que de l'artificiel qui dure ! L'identité nationale plonge dans une histoire longue : des médiévistes ont montré qu'un sentiment national se manifeste dès le Moyen Age dans ce qui deviendra le royaume de France à la fin de la guerre de Cent ans. L'identité nationale est une donnée qu'on trouve quand on naît ou quand on arrive en France. Une histoire, une langue, une culture et même un amour du pays qu'il faut s'approprier pour être pleinement français. C'est une donnée, mais elle n'est pas définie une fois pour toutes. Cet héritage s'enrichit de génération en génération.

La Marseillaise, le parrainage… est-ce utile pour forger une identité ?
C'est quand même extraordinaire qu'il n'y ait que dans les stades qu'on chante l'hymne national ! C'est important un hymne, ça exprime un désir, une appartenance, une forme de communion. Eric Besson a aussi parlé de renforcer l'enseignement de l'histoire. Très bien ! Mais que le gouvernement soit cohérent et cesse de supprimer des postes au Capes et à l'agrégation d'histoire…

Le cadre national n'est-il pas dépassé ?
Il est menacé par la construction européenne et les particularismes régionaux. Pourtant, en France, c'est dans l'espace de la nation que s'est développée la démocratie. L'Europe n'est pas démocratique ! Et les heurts entre supporteurs du PSG et de l'OM ce week-end montrent ce qui arrive quand on estime que l'identité nationale n'est qu'une identité parmi d'autres et non pas supérieure aux autres.
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